L'ostéopathie et sa reconnaissance est à son tournant en Europe.

 

En Angleterre, par exemple, beaucoup d'ostéopathes se plaignent du trop pleins d'ostéopathes

(par exemple à Londres, beaucoup de cabinet en ostéopathie (les nouveaux) sont obligés de migrer en banlieue ou "à la campagne" pour exister). (de même en France, pour certains acteurs)

et la question du numerus clausus revient comme un serpent de mer dans cette profession.

 

En France, la situation est plus que compliquée, ou plus que simple, tout dépend des points de vu:

 

Mme Génisson, du parti socialiste pose cette question à l'assemblée nationale:

 

Mme Catherine Génisson attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur les conséquences de l'application des décrets et arrêtés du 25 mars 2007 sur l'ostéopathie. Selon la FFMKR, un trop grand nombre d'instituts, délivrant une formation à l'ostéopathie a été agrée. La France se trouve ainsi exposée à la mise sur le marché du travail d'un nombre sans cesse croissant de personnes pouvant se prévaloir du titre d'ostéopathes, entre 1 600 et 1 800 selon les services du ministère de la santé. Cette situation pose la question de la mise en place d'un numerus clausus. Or la FFMKR est très attachée à la distinction qui doit perdurer entre profession de santé et non-profession de santé. Cette fédération souhaite donc qu'aucune mesure ne soit prise visant à la mise en place de quota d'inscription dans les instituts de formation à l'ostéopathie, car cette mesure serait, en effet, un premier pas vers la reconnaissance d'une nouvelle profession de santé. Elle lui demande qu'elle est sa position face à ces analyses et revendications.

 

Question intéressante pour le moment sans réponse, mais à surveiller ici:

http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-28562QE.htm

 

 

Surtout quand on met à côté de cette question le communiqué de la fac de médecine de Dijon:

 

Je cite:

L'Ostéopathie n'est pas une discipline médicale
Académie de Médecine, le 15/12/2008
La Faculté de médecine de Dijon accueille en son sein une formation privée d’ostéopathie dispensée à des étudiants de 2ème et 3ème année par des médecins parallèlement au cursus universitaire normal et reconnu en France.
L’Académie nationale de médecine ne peut rester indifférente à cette violation des règles de l’enseignement médical, au risque de voir distraire abusivement des étudiants du cours de leurs études.
C’est pourquoi, l’Académie :
- Dénonce la création d’une formation parallèle au cursus médical et l’instauration par des médecins universitaires d’un enseignement privé à but lucratif dans une Faculté de médecine.

- Déplore qu’une formation non médicale soit proposée à des étudiants dès la 2ème année de leur cursus, ce qui est non seulement prématuré mais abusif.

- Précise que l'orientation, de fait, vers un doctorat en ostéopathie, en associant, dès le début , un enseignement ostéopathique privé aux études médicales proprement dites, est tout à fait inacceptable.

- Souligne que, en tout état de cause, la formation, éventuelle, des médecins à l’ostéopathie ne peut être envisagée qu'en fin d'études et seulement à titre complémentaire.

- Rappelle, enfin, que l'ostéopathie n’est pas une discipline médicale, mais une méthode empirique de traitement manuel, entre autres, des dérangements vertébraux mineurs qui, appliquée sans discernement, peut être responsable de complications, notamment au rachis cervical.

 

Source

 

En Espagne, un projet de loi veut rattacher l'ostéopathie à une simple technique de physiothérapie, donc pratiquable par les masseurs kinésithérapeutes ibères ...

 

L'ostéopathie a donc du mal à trouver sa place, et est assise entre deux chaises:

  • Spécialisation non médicale permettant de soigner les malades,
  • Techniques holisitiques et globales, universelles pouvant être inclus comme une simple technique de physiothérapie,
  • Technique que certains place sous le serment d'hypocrate ,et à la fois comme commerce, en faisant (par exemple) de la publicité et de la communication à outrance sur la qualité de leur cabinet, et en faisant du mercantilisme à tout va ...

Un cadre éthique et professionnel, avec une bonne coordination confraternelle apaisée et des interlocuteurs conscients du problème d'exercice de tous les ostéopathes venant d'horizon et de formations différentes,

c'est tout ce qui manque à cette trop jeune profession, qui a défaut de s'autoréguler et trouver en interne des solutions, va se faire réguler par des tiers.... par défaut, pour juste devenir le pendant masculin à la profession des esthéticiennes qui feraient, à la vu de tout ça, un travail professionnel équivalent à ceux des ostéopathes.

Gasp !

 

 

 

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